Alsace Résolument maïs
L'Alsace joue de ses atouts climatiques et géographiques pour être le bassin de production spécialiste du maïs au coeur de l'Europe. Les organismes stockeurs ont tous les atouts en main et des outils hyper performants. Ce n'est pas la sérieuse alerte à la chrysomèle vécue, en 2009, qui va les faire changer de cap.
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Parcourir l'Alsace du nord au sud peut donner l'impression de déambuler dans un vaste champ de maïs. Il faut se tourner vers le pied des Vosges pour attaquer le vignoble, explorer les alentours de Strasbourg pour y découvrir des cultures spéciales (houblon, tabac, asperge, chou à choucroute…), et pousser la curiosité dans les extrémités de ses deux départements (Bas-Rhin et Haut-Rhin) pour sillonner des zones herbagères vouées à l'élevage. Presque partout, céréales à paille et oléagineux font figure de parents pauvres.
Le maïs doit son hégémonie à une conjonction bénie d'éléments naturels. Un climat aux allures continentales fait excellent ménage, aussi bien avec des terres profondes aux réserves hydriques phénoménales, qu'avec des terres légères essentiellement irriguées grâce à la plus grande nappe phréatique d'Europe. Les producteurs ont su exploiter ces atouts avec patience et compétence. Les exploitations les moins bien loties en surfaces ont parié sur la valorisation du maïs dans les filières animales (lait, taurillon, porc, volaille). Mais la majorité a fait du maïs la pierre d'angle de sa stratégie.
Deux coopératives et une douzaine de négoces sont leurs interlocuteurs pour l'approvisionnement et la collecte. Ils réceptionnent de quelques dizaines de milliers jusqu'à un million de tonnes par an. Le groupe Comptoir agricole de Hochfelden (CAH) est à la tête de ce peloton. Il est suivi par la Cac, la coopérative agricole de céréales haut-rhinoise et le négociant Armbruster frères.
Derrière ce trio, les autres négoces traitent au plus 50 000 t par an. La diversification des activités (machines agricoles, transport, magasins verts…), un temps enclenchée par les deux coopératives, a été abandonnée au profit d'une spécialisation maïs tous azimuts, tout juste contestée à la marge par l'appro vigne. Les négoces n'ont, pour leur part, jamais beaucoup dévié de la ligne jaune tracée par le maïs.
Quel que soit leur statut, toutes ces structures ont investi en aval dans des outils performants capables de garantir du grain de qualité à une industrie amidonnière et semoulière, locale et européenne, implantée au plus près de la ressource et des bassins de consommation. 40 % de la collecte est utilisée sur place, le reste part a l'exportation, principalement vers les Pays-Bas. Ces organismes stockeurs ont exploite au mieux l'avantage que leur procure le Rhin. Sa rive française concentre l'essentiel des silos portuaires. Le fleuve leur fournit la colonne vertébrale logistique et commerciale de leurs échanges. Et, aujourd'hui, loin d'être une frontière, les OS alsaciens n'hésitent plus également à le franchir pour s'implanter directement en Allemagne, afin de conforter leur volume. Ainsi spécialisée, l'Alsace, au-delà des soucis que lui pose la gestion de la chrysomèle apparue en 2003, et qui a fait une nette percée en 2009, n'a qu'une seule envie : que son histoire d'amour avec le mais se poursuive.
DOSSIER RÉALISÉ PAR CHRISTOPHE REIBEL
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